Ma Bio

Qui est Mirabelle?



J'étais une fois une toute petite Mirabelle, née au bord de la Vienne, dans la plus haute tour de l'hôpital de l'ancienne cité de Confolens, sous les feux d'artifices d'un quatorze juillet. A peine âgée de quelques semaines, je m'envolais vers les terres du peuple Pennacook, dans un endroit qui porte encore son nom indigène: Le Massachussets. Crapahutant sous les érables, j'ai poussé, fascinée par les histoires que me racontaient écureuils et chenilles.


J’ai écrit ma première pièce de théâtre quand j’avais onze ans. Une comédie sociale sur fond de scandal politico-erotique. D'aucuns m'ont conseillé de choisir des sujets plus proches de mon vécu. Je soupçonnne ces personnes-là de n'avoir jamais fréquenté une cour de collège.

J'ai consacré mes années de "prep school" à chercher des opportunités de me produire sur scène, en évitant soigneusement tout effort de nature académique. Ceci m’a mené à Northwestern University, près de Chicago, où j’ai étudié le théâtre pendant deux ans.

C’est alors que mon patrimoine génétique m’a rattrapé. Telle la grenouille verte, j'ai été saisie d’une irrépressible pulsion de revenir à ma terre natale. 


A Paris, j’ai fini mes études d’art dramatique au Cours Périmony, et je me suis embarquée dans une sympathique suite de pièces de théâtre et films, dont Comme un Roman, d'après Daniel Pennac, Ridicule de Patrice Leconte, Les beaux gosses de Riad Sattouf, et Adieu, Plancher des Vaches d’Otar Iosseliani...

En montant les marches du Festival de Cannes pour ce dernier film, je me suis inopinément rendue compte qu’au fond, ce dont j’avais vraiment envie, c'était d’être à la maison avec mon bébé. 


D'un geste souple, je me suis glissée derrière la caméra et j'ai enfourché ma plume de scénariste. Vingt ans ont ensuite passé dans un joyeux mélange de couches à changer, de devoirs à vérifier, de conduites aux activités du mercredi et d’écriture, d’écriture, d’écriture. Lorsque mes enfants ont été assez grands pour souhaiter que je m’occupe toute seule, je jonglais les commandes de Thomas Langmann, Nicole Kidman, UGC et d’autres... tout en dirigeant l’écriture de la série Pep’s sur TF1.


Raconter des histoires est un art merveilleux, mais cela nous place aussi aux premières loges pour constater l'absurdité du monde dans lequel on vit. Quelque part dans ma quatrième décennie, mes valeurs m'ont rattrapé et ont exigé leur dû. 

Frénétiquement, et pour le première fois de ma vie, je me suis mise à étudier. La gouvernance participative avec l'Université du Nous, la non-violence à l'Arche Saint-Antoine, les processus de transformation avec Theory U... et tant de livres que je ne saurais les citer (non, c'est un mensonge, je les cite sans arrêt).

Avec ce baluchon d'espoirs pour tout bagage, j'ai cessé de faire semblant et j'ai commencé à créer une nouvelle réalité pour de vrai. 


Mes rêves les plus fous sont maintenant un lieu, appelé La Forge du Vallon. Un tiers-lieu et un habitat participatif dans le sud-ouest de la France, une escapade accueillante pour tous ceux et celles qui veulent du temps, de l'espace, du soutien et de l'inspiration pour rêver quelque chose de nouveau.

C'est ici que je me gave de figues à même les arbres et que je gratte le ventre de ma truie bien-aimée. C'est ici que je fais quotidiennement des rencontres qui changent la vie. C'est ici que je suis mise au défi chaque jour de vivre en accord avec mes idéaux.

Si vous avez la chance de fréquenter des idéaux, vous avez peut-être remarqué comme moi que plus on les arrose, plus ils grandissent. Les miens ressemblent aujourd'hui aux ronces du Limousin: envahissants et porteurs de petits fruits savoureux à qui sait attendre.


Entre les lianes, une juteuse petite obsession est née. Une passion pour la notion d'indigénéïté. D'abord celle des autres, là bas. Puis celle des gens d'ici.

Pour la seconde fois de ma vie j'étudie avec passion. Je dévore les traités d'Histoire et bave sur les ouvrages d'archéologie. Je découvre que comme tout être humain, je suis la légitime descendante de gens qui vivaient de façon tribale, qui pendant des millénaires mangeaient bio, local et de saison, qui construisaient leurs maisons en matériaux biosourcés et recyclables, et qui pratiquaient vraisemblablement une gouvernance assez proche de celle que j'apprends dans mes stages.

Je n'en reviens pas d'avoir été si longtemps si ignorante du passé de l'endroit où je vis. Je suis stupéfaite de découvrir les lacunes béantes dans le récit Historique qui ronfle sur ses lauriers dans l'inconscient collectif.

Je prends conscience que quelqu'un va devoir faire quelque chose. Je lance un regard circulaire et me rends vite compte que ce quelqu'un, ça va sans doute devoir être moi.

Lorsque la vocation de Barde pointe le bout de son museau taquin, je vous assure que je résiste de toutes mes forces. Je ne veux pas pas passer pour une farfelue, et encore moins me faire attacher à un chêne avec ma lyre pendant que tout le monde se gave de sanglier rôti.

Pourtant, existe-t-il un destin plus joli et plus bedonnant de sens que celui d'une colporteuse d'espoir et de poésie dans un monde au bord du gouffre?


Vous connaissez maintenant mon histoire. Venez me rendre visite et me raconter la vôtre. 


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